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DE HENRI III. [l58l] -ll
roy de France, les fit publier incontinent par le commandement de Sa Majesté.
Le mercredy 12 juillet, Monsieur part de Mante pour s'acheminer vers Château-Thierry, où étoit le rendez-vous de son armée, laquelle commença à marcher, et laissa partout des vestiges d'une armée pire qu'ennemie et barbare. Le jeune Thevalle, lui amenant du païs Messin douze compagnies de pied, passa à Broés par Sezanne, où les habitans ne le voulurent laisser entrer, et prirent les armes. Il fut combattu de part et d'autre de telle animosité, que le jeune Thevalle y fut tué; de quoy les capitaines et soldats aigris s'obs-tinerent, et enfin y entrerent par forces, et tuerent tout ce qu'ils, rencontrèrent, forcèrent le château de Broés, y tuerent le seigneur, sa femme et sa famille, puis mirent le feu aux quatre coins du bourg.
Un capitaine qui suivoit les troupes de Monsieur, étant logé chez un bon homme de village qui le traitoit à tirelarigot, comme l'on dit, fit à son hôte la demande ile sa fille en mariage; et sur ce que cet homme lui répondit qu'il lui faloit une demoiselle, et non sa fille, qui n'étoit de sa qualité, il le mit en .fuite, en lui jettant plats et assiettes à la tête; puis il deshonora cette pauvre fille. Violée qu'elle fut, il la fit mettre à table, lui jettant infinis brocards. Lors cette fille regardant sa contenance, comme elle vit qu'un soldat s'approchoit pour lui parler à l'oreille, prit un grand, couteau qui étoit sur la table, et lui planta dans l'estomach, dc telle roideur qu'à l'instant il tomba mort sur ln' plaçé. Ce que les soldats voyans, prirent la fille*, et l'ayant attachée à un arbre, l'arquebuserent sur le champ. De quoi les gentilshommes voisins émus, assemblèrent les
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